Quelle est l’histoire de la rhumatologie ?

Le terme de rhumatologie est assez récent car il ne date que de 1928. Mais, la pratique elle est plus âgée. Hippocrate s’intéresser déjà à la “goutte” une des plus anciennes atteintes articulaires connue. Avant 1928 on ne parle pas de rhumatologie, mais d’hydrologie médicale et de thermalisme. Toutes les maladies étaient regroupées sous le terme de « rhumatisme déformant » à l’exception de la goutte et de la spondylarthrite ankylosante.

Dans les années 1920, la Ligue française contre les rhumatismes, se concentre particulièrement sur le côté social des atteintes articulaires, de la gêne fonctionnelle et de ses conséquences sur la vie familiale et professionnelle.

À la même période, le médecin Jacques Forestier décide de se consacrer à la médecine thermale après ces études de médecine. Il constate les effets positifs des sels d’or* sur les personnes touchées par la polyarthrite rhumatoïde. En outre, il avait réussi à différencier les formes de maladies rhumatismales, qui étaient jusqu’à présent confondues, ce qui contribua énormément au développement de la rhumatologie.

L’hôpital Cochin (Paris) accueille la première clinique rhumatologique en 1948. Un peu plus tard, une autre fut créée à Lariboisière. Ces deux ouvertures sont influencées, dans un premier temps, par le professeur Florent Coste, dermatologue, qui s’est intéressé aux maladies rhumatismales inflammatoires à caractère systémique et les connectivités. Puis par le professeur Stanislas de Sèze, neurologue, qui s’est orienté davantage vers les problèmes liés à la colonne vertébrale. Ce qui permit à la discipline de prendre plus d’importance.

La rhumatologie aux États-unis

Un homme se faisant examiner pendant une séance de rhumatologie
Une alternative la rhumatologue

Mais deux médecines différentes de la rhumatologie existent. Ainsi, on constate une différence entre les pratiques des écoles françaises et américaines. En effet, aux États-Unis les pathologies articulaires et les maladies auto-immunes sont soignés par les professeurs de médecine. Tandis que l’ostéoporose est soigner par les endocrinologues et l’arthrose les chirurgiens orthopédiques, par exemple. Alors qu’en France l’approche est plus large. Elle englobe, donc, tout ce qui touche les articulations, le squelette, le mal de dos, les affections causées par les microcristaux, les maladies auto-immunes et les rhumatismes inflammatoires.  

L’évolution de la rhumathologie

la formation

Dans les années 1950, sous l’impulsion du Professeur Florent Coste et de Florian Delbarre, son assistant, un service de rhumatologie se crée dans chaque ville de faculté. Ce qui avantagea la formation de professeur en rhumatologie en France.

Une rhumatologue manipulant le bras d'une femme pendant une consultation en rhumatologie.
séance de rhumatologie

Dans les années 60, l’arrivée de rhumatologue hautement qualifié est favorisée par le développement des réseaux de spécialistes en rhumatologie. Durant cette période, la rhumatologie française progresse, les recherches et les champs d’intervention s’enrichissent.

Les traitements

Mais ce développement de la rhumatologie est aussi, intimement lié à celui des traitements. Tout d’abord avec l’américain Philip S. Hench. En 1949, il analyse les résultats extraordinaires de la cortisone sur les malades atteints de polyarthrite rhumatoïde. Mais le nombre important d’effets secondaires, nombreux et la gravité de ces derniers dans certains cas en limite rapidement l’usage.

 Ensuite l’arrivée du méthotrexate, un traitement anticancéreux qui, utilisé à petites doses, permet de stopper la réaction inflammatoire liée à la polyarthrite. Ce sera le changement majeur de la pratique rhumatologique, dans les années 1980.

Enfin les médicaments de biotechnologies, révolutionnent l’approche des maladies rhumatismales à la fin des années 90. Avec la création des premiers anti-TNF alpha*, traitements ciblés qui permettent le blocage de certaines substances dans le sang ou des quelques cellules responsable de l’inflammation. Ce traitement permet à des patients souffrant, par exemple,  de spondylarthrite ankylosante d’espérer une rémission.

La Ligue Française Contre les Rhumatismes (LFCR) créée en 1928, devient l’Association Française de Lutte Anti-Rhumatismale (AFLAR) en 1972.

La rhumatologie, c’est quoi ?

Rhumatologie vient du grec « rheumatismos » et veut dire écoulement d’humeur. Pendant longtemps, toutes les maladies qui s’accompagnent de gonflement sont décrites comme des rhumatismes. Mais de nos jours, cela décrit tout ce qui affecte les articulations.

C’est donc une spécialité médicale orienter vers : le diagnostic, le traitement et le suivi des maladies et douleurs liés aux os, la colonne vertébrale, les articulations et les muscles. En somme, c’est tout ce qui affecte le bon fonctionnement du squelette. Attention cependant, la rhumatologie ne soigne pas les douleurs liées aux vieillissement des articulations.

Son champ d’action concerne les :

  • Arthropathies et maladies périarticulaires (articulations des membres).
  • Pathologies rachidiennes (colonne vertébrale ou rachis).
  • Pathologies osseuses (les os).

Et cela, qu’elles soient issues, d’un traumatisme, la conséquence d’une maladie systémique ou auto-immune.

Quel est le profil des personnes atteintes de maladies rhumatismales ?

Les maladies rhumatismales sont susceptibles de toucher tout le monde, mais certaines personnes sont plus à risque comme :

  • Les femmes plus exposées à l’ostéoporose que les hommes suite à l’aggravation de la perte osseuse due à la ménopause.
  • Le public de plus de 50 ans.
  • Les travailleurs et les sportifs qui effectuent de façon intensive des gestes répétitifs.
  • Les personnes présentant un surpoids ou de l’obésité.
  • Les personnes avec des antécédents familiaux de maladies articulaires ou des os.

La déroulé d’une séance

Afin d’établir un diagnostic et d’identifier les troubles présents chez le patient, le rhumatologue va commencer par interroger celui-ci. Le but est de mieux connaître ce dernier, les raisons de la douleur, les antécédents médicaux et familiaux. Mais aussi les traitements suivis et les éventuels problèmes médicaux antérieurs.

Puis, il va pratiquer un examen clinique précis en effectuant : une vérification des réflexes, la prise de la tension, une vérification de la sensibilité par des mouvements. Il peut éventuellement recourir à des examens complémentaires (IRM, Scanner, radio…), des analyses biologiques afin de préciser le diagnostic.

Les différents gestes médicaux

Selon le traitement et l’évolution de la maladie, le spécialiste peut aussi pratiquer des gestes médicaux comme :

  • des ponctions articulaires : extraire du liquide synovial d’une articulation pour réaliser des analyses.
  • des infiltrations : injection de corticoïde dans une articulation afin de faire régresser rapidement une arthrite.
  • lavages articulaires : insertion dans l’articulation d’un sérum physiologique, grâce à 2 aiguilles, afin de retirer les débris cartilagineux, enzymes et cristaux de calcium présents, qui l’irrite et rend l’articulation douloureuse. Le lavage est suivi d’une infiltration pour soulager l’arthrose.
  • des interventions guidées par échographie : technique d’échographie qui permet de guider la réalisation de la plupart des gestes de ponction et d’infiltration .

L’assurance maladie prend en charge 70 % de la consultation chez un rhumatologue, si l’on suit le parcours de soin. Cependant, certaines mutuelles prennent en charge les dépassements d’honoraires.

Que soigne la rhumatologie ?

La rhumatologie concerne les affections qui touchent l’appareil locomoteur tel que les maladies :  

  • Inflammatoires qui sont généralement d’origine auto-immune (polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite ankylosante, lupus érythémateux disséminé, myosites…).
  • De sources infectieuses : spondylodiscite, arthrite septique, fibromyalgie…
  • Auto-immunes frappant les articulations : lupus, syndrome de Gougerot-Sjögren, vascularites, sclérodermie systémique, polyarthrite rhumatoïde…
  • Du squelette : ostéoporose, arthrose…
  • D’origine métabolique : chondrocalcinose articulaire, goutte, myopathie…
  • Dtype néoplasique : tumeurs.
  • D’origine dysplasique : affections génétiques des os…
  • Autres maladies touchant les articulations : algoneurodystrophie, l’hyperlaxité ligamentaire, arthrite juvénile, ostéophytose…
  • Douleurs liées à la colonne vertébrale : sciatique, hernies discales, douleurs cervicales, discopathie…
  • Douleurs musculairesdes tendons : tendinites, entorses, épicondylite, déchirures musculaires, élongation musculaire…

Il n’y a aucun risque majeur à consulter un rhumatologue, à l’exception de certains examens d’imagerie qui peuvent provoquer des réactions allergiques, chez certaines personnes, causées par les produits de contraste.

*Sels d’or : composés organiques de l’or utilisés dans des préparations pharmaceutiques pour réduire l’inflammation et ralentir l’évolution de la polyarthrite rhumatoïde.  Mais qui n’est pas en réalité des sels chimiquement parlant.

*TNF-alpha : Tumor Necrosis Factor ou facteur de nécrose tumoral. Produites par le système immunitaire, ces molécules participent au déclenchement des réactions inflammatoires.

*Anti-TNF-alpha : médicaments issus de la biothérapie. Ces médicaments sont des anticorps monoclonaux complètement ou partiellement humanisés, ou des protéines chimériques se comportant comme des récepteurs solubles du TNF-alpha. Ils diminuent le TNF-alpha sérique ce qui permet le contrôle de l’inflammation localisée.