L’histoire de l’étiopathie
C’est Christian Trédaniel qui instaura le premier le terme étiopathie dans les années 1960. Il décrit, donc dans son livre, en 1963, « Principes fondamentaux pour une médecine étiopathique », les principes primordiaux de l’étiopathie qu’il a développée, après 20 ans de recherches. Selon lui, il est important de favoriser la recherche et la suppression des causes de la pathologie, plutôt que les conséquences. En effet, le traitement des symptômes est insatisfaisant. C’est pourquoi l’intervention doit se faire à l’origine des choses.
Les débuts de la thérapie manuelle
Cependant, les premières traces de pratique des thérapies manuelles apparaissent d’abord avec Ambroise Paré (1509-1590). Il était guérisseur et le père de la chirurgie moderne. Les Grecs et les Romains dissociaient la médecine (celle qui soigne de toutes les manières) et la chirurgie (les métiers manuels). De ce fait, au Moyen-Âge, la médecine prit de l’importance, grâce notamment à la création d’écoles. À l’inverse de l’acte chirurgical, décrit comme humiliant, et qui perd peu à peu en reconnaissance. Vers la fin du Moyen-Âge, les chirurgiens se caractérisaient par leur connaissance du corps humain et s’opposèrent aux médecins.
Bien que contraint, par la médecine dominante, à perdurer qu’à l’orale, la chirurgie non instrumentale se réfugia dans les campagnes. Les guérisseurs devinrent donc, après la fermeture des écoles de chirurgie en 1792, les seuls représentants de cette médecine manuelle. Ces médecins du peuple, qui utilisaient leurs savoirs pour guérir les maux de la vie quotidienne, ont exercés jusqu’à la deuxième moitié du XXe siècle.
Proche de l’ostéopathie, l’étiopathie s’inspire aussi de la tradition du « reboutement », pratique transmise oralement depuis des siècles. Cette tradition donna naissance à de nombreuses techniques manuelles telles que l’ostéopathie et l’étiopathie. Toutefois, ces techniques demandent des connaissances précises du corps humain, contrairement au reboutement qui est plus spontané.
L’étiopathie est reconnue depuis 2015 comme une « activité manipulative de soins » par la sécurité sociale. Cependant, elle n’est pas encore réglementée en France.
Qu’est-ce que l’étiopathie ?
L’étiopathie nous vient du grec « etios ou aïta » (causes) et de « pathos » (souffrance). C’est une technique uniquement manuelle, qui cherche et analyse les causes des troubles qui peuvent nous affecter, afin d’agir sur ces causes de manière douce et précise. Les différentes manipulations ont pour but de redonner toutes ses fonctionnalités au corps humain. Cela, en éliminant les dysfonctionnements et en réhabilitant son fonctionnement normal.
C’est une médecine naturelle qui concerne tout le monde, enfant, nourrisson, sénior, sportif et femme enceinte. Elle soigne donc manuellement toutes pathologies qui affecteraient notre quotidien. Ainsi le traitement des troubles digestifs, articulaires, circulatoires, respiratoires, gynécologiques ou encore généraux, entre dans son domaine de compétences. Proche de l’ostéopathie, elle vise la suppression des symptômes en agissant sur leur cause. Elle accède aux souffrances non digérées et immobilisées dans le corps. Ces douleurs mémorisées peuvent provoquer maladies, douleurs physiques ou mal-être.

Cette méthode a donc, pour principe, la recherche des causes de la souffrance, afin de la supprimer et d’éviter les rechutes. De fait, contrairement à d’autres médecines, elle ne supprime pas les symptômes du mal. En effet, en ostéopathie la cause des symptômes résulte toujours de facteurs externes liés à l’environnement, contrairement à l’étiopathie. Le but de cette méthode c’est de trouver les facteurs de ce déséquilibre et de les corriger uniquement à l’aide de techniques manuelles.
Comment se déroule une séance d’étiopathie ?
Une séance d’étiopathie se déroule en quatre étapes que voici :
- Recueil des faits
Tout d’abord, le thérapeute réalise un interrogatoire afin de connaître les symptômes qui affectent le client et leurs caractéristiques. Puis, il va se renseigner sur les antécédents médicaux et les circonstances d’apparitions des symptômes. Ainsi que sur le trajet éventuel des douleurs.
- Enquête étiopathique
Puis vient le moment du diagnostic étiopathique. Cela sert à trouver les causes du ou des troubles par des tests, des palpations et la mise en relation des syndromes.
- Évaluation du degré d’urgence et d’évolutivité
Suite au diagnostic étiopathique, le professionnel décide s’il peut ou pas traiter le patient. Dans le cas contraire il orientera celui-ci vers un spécialiste plus approprié.
- Intervention
C’est la partie où l’on réalise le traitement avec des techniques manuelles tels que : les vibrations, les étirements, les pressions et les mobilisations. Tout cela en respectant les règles d’application liée à la sécurité des pratiques manuelles.
À la fin de la séance afin de faire perdurer les bienfaits de celle-ci, l’étiopathe peut donner des conseils au client.
Le nombre de séances dépend, du problème à traiter et de l’évolution des troubles, cela peut aller de 3 à 6 séances.
Le prix de la consultation varie de 40 à 80 € et n’est pas remboursé par l’assurance maladie. Néanmoins, certaines mutuelles peuvent la prendre en charge.
Que soigne l’étiopathie ?
À ce jour, aucune étude scientifique n’a recensé les effets de l’étiopathie. Pourtant, l’Institut français des Ostéopathes affirme que la pratique peut soigner de nombreux maux. Ces affections sont similaires à celles soignées par l’ostéopathie et qui concerne les troubles :
- ORL : rhinites, sinusites, otites, rhinopharyngites, vertiges bénins paroxystiques…
- D’origines vertébrales : torticolis, dorsalgies, névralgies, cervicalgies, lumbago, cruralgie, pubalgie, sciatiques, douleurs intercostales…
- De l’appareil locomoteur : foulures, entorse, douleurs articulaires, canal carpien, canal tarsien, tendinites, épine calcanéenne…
- De la grossesse : lombosciatique, nausées, préparation à l’accouchement
- Respiratoires : asthme, bronchite, trachéite…
- Digestifs : aérophagie, reflux gastriques, diarrhées, constipation, hémorroïdes, ballonnements, digestion lente…
- Urinaires : troubles de la prostate, incontinences, énurésies, cystites…
- Gynécologiques : règles douloureuses, troubles de la ménopause, infertilité, descente d’organes, normalisation des cycles…
- Circulatoires : jambes lourdes, oppressions thoraciques, maladie de Raynaud, palpitations…
- Généraux : migraines, anxiété, zona, céphalée, insomnie…
Quelles-sont les contres-indications à l’étiopathie ?
La pratique est adaptée à tous, du plus jeune, aux personnes plus âgées. Cependant, elle est déconseillée en cas de traumatisme physique récent (entorse, fracture…), de maladies graves (cancers, maladies dégénératives, tumeurs, maladies infectieuses…)
Enfin, en France seulement quatre établissements privés délivrent le diplôme d’étiopathe : les Facultés Libres d’Étiopathie de Paris, Lyon, Rennes et Toulouse. Ainsi, six ans sont nécessaires à l’obtention du diplôme. Même si la formation est présentée comme un cursus médical scientifique, elle n’est, cependant, pas reconnue comme telle. En effet, la France ne considère pas l’étiopathie comme une médecine. Il n’existe aucune étude, ni preuve scientifique qui appuient les résultats des traitements sur le corps humain. En outre, il n’y a aucune preuve des guérisons possibles grâce au procédé.
La pratique est très critiquée, notamment par le Miviludes*, dans un rapport de 2010. De plus, les étiopathes ne bénéficient d’aucune obligation légale au niveau de l’assurance et ne sont soumis à aucun code de déontologie validé par l’État.
*Miviludes : Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires.
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