Qu’est-ce que la cervicalgie ?

La cervicalgie se traduit par des douleurs au niveau des cervicales. Les douleurs partent du haut du dos jusqu’au cou, s’atténuant bien souvent en quelques jours ou quelques semaines.

Le rachis cervical qui compte 7 vertèbres articulées entre elles forme un pont osseux mobile entre la tête et le thorax. Tandis que les muscles du cou ont un rôle à la fois postural et dynamique. Le cou soutient la tête et lui permet de s’orienter avec précision dans l’espace afin que le regard puisse se porter sur l’objet visuel. Les mouvements sont donc nombreux et de grande amplitude.

De ce fait, les douleurs peuvent être causées par les structures ligamentaires, interlignes articulaires postérieurs, les muscles, les tendons, leur insertion, l’os ou encore des éléments nerveux. ­­­La cervicalgie a souvent une cause mécanique, car associée à une mauvaise position durant le sommeil, l’utilisation accrue de l’ordinateur. Ou bien, une mauvaise posture qui a causé la mise sous tension d’un muscle du haut du corps.

Tout le monde peut être atteint par une cervicalgie, mais certaines personnes sont plus prédisposées à en développer une.

Cette image de scanner représente la zone ciblée de douleur d'une cervicalgie.
La Cervicalgie

Les différentes formes de cervicalgie

On retrouve 3 grandes formes de cervicalgie, qui se distingue par leur cause.

Cervicalgie commune 

Aussi qualifié de « non spécifique », on estime à 2/3 le nombre de Français touché par des douleurs qui se manifestent en l’absence de maladie ou de traumatisme. Différents facteurs entrent en jeu, comme : l’anxiété, une mauvaise posture, l’arthrose, l’activité professionnelle, l’activité sportive. Il existe pour ce type de cervicalgie, 3 cas possibles :

  • La cervicalgie du jeune, due à une mauvaise position prolongée, pendant le travail ou les loisirs. Elle s’exprime par des douleurs qui vont de l’arrière du cou qui s’étendent jusqu’au milieu du dos et des épaules, sans bloquer le cou.
  • La cervicalgie de la personne âgée, le plus souvent liée à l’arthrose cervicale, elle est localisée plus bas que celle du jeune. Le cou devient moins mobile et douloureux.
  • Le torticolis, c’est la contraction d’un ou plusieurs muscles cervicaux. Il commence le plus souvent la nuit et de manière brutale, après un mouvement brusque ou d’une mauvaise position durant le sommeil. La douleur est vive, provoquant une attitude anormale du cou et de la tête, qui sont comme bloqués en rotation et en flexion.

Cervicalgie liée à un traumatisme 

Il est souvent associé au « coup du lapin », c’est-à-dire, une flexion rapide et brutale du cou suivit par une extension. Ce genre de traumatisme est constaté à la suite d’un accident de voiture ou d’un plongeon. Mais, de manière générale, les traumatismes qui touchent le rachis cervical sont susceptibles de déclencher des cervicalgies aiguës.

Cervicalgie symptomatique

C’est une douleur qui révèle la présence d’un trouble. Parmi elles, nous retrouvons la névralgie d’Arnold, qui se distingue par une douleur unilatérale. Cette douleur part du haut du cou et irradie la partie inférieure et postérieure du crâne.

Elle se décrit comme une brûlure ou une décharge électrique qui se déclenche la plupart du temps lors d’une extension ou d’une rotation de la tête. Cela est causé par le conflit entre les 2 premières vertèbres cervicales, essentiellement dû à l’arthrose.

Les symptômes de la cervicalgie

La cervicalgie aiguë, c’est une douleur située au niveau du cou, allant jusqu’aux épaules et qui entraîne une gêne pendant les mouvements. En plus de cela, différents symptômes lui sont associés, comme :

  • Maux de tête.
  • Vertiges.
  • Augmentation de la fatigue.         
  • Douleurs au niveau de la nuque.
  • Difficultés à faire certains mouvements.

Après un traumatisme, d’autres symptômes peuvent apparaître tels que des troubles :

  •  Auditifs.
  • Visuels.
  • Du sommeil.
  • Émotionnels.

La névralgie cervico-brachiale résulte de l’irritation d’une racine nerveuse, le plus souvent causée par une excroissance osseuse due à l’arthrose ou une hernie discale. Dans, ce cas la douleur généralement vive, débute au niveau d’un côté du cou, passe par les épaules pour finir dans le bras du même côté. 

Une femme sur son lit ayant une douleur vive au coup de type cervicalgie en se levant le matin.
Névralgie cervico-brachiale

Les causes de la cervicalgie ?

Les origines de la cervicalgie peuvent avoir différentes origines différentes. La cause principale est une mauvaise position durant son sommeil. La spondylose cervicale : elle apparaît notamment avec l’âge. Certains ne ressentent aucun symptôme tandis que d’autres sentent une douleur dans le cou. Si les nerfs voisins du cou sont touchés cela peut provoquer des radiations au niveau du bras ou des fourmillements dans les mains et les jambes.

L’origine mécanique

Lorsque la structure articulaire est atteinte. C’est notamment le cas avec l’arthrose cervicale ou au canal cervical étroit (la moelle épinière se retrouve étriquée dans la colonne vertébrale.).

L’origine traumatique

Elle se développe à la suite d’un choc, traumatisme ou accident comme le « coup du lapin ».

L’origine posturale

Interviens après de mauvaises postures répétées de façon régulière. Les muscles et les articulations sont généralement concernés. Ces mauvais gestes peuvent être réalisés au travail et dans la vie de tous les jours.

L’origine viscérale

La douleur survient à la suite d’un problème de type infectieux, dans le pharynx, l’œsophage, le larynx etc…

Le syndrome du « text-neck »

C’est le nouveau mal qui affecte les utilisateurs de smartphones. La cervicalgie intervient à cause de la mauvaise position de la tête pendant l’utilisation du téléphone portable.

L’entorse cervicale 

Elle est provoquée par un mouvement brusque de la tête. Ces traumatismes peuvent engendrer des dommages au niveau des ligaments et des tendons. Les symptômes ici sont : raideur du cou, difficultés dans la réalisation de certains mouvements, douleurs au cou et à la tête.

Un nerf coincé

Peut aussi être à l’origine d’une cervicalgie.

La cervicarthrose

C’est un mécanisme de vieillissement qui touche le disque intervertébral (discarthrose) et les articulations entre les vertèbres cervicales (uncarthrose et arthrose apophysaire postérieure). Affection très répandue avec atteinte dégénérative du cartilage.

Les anomalies de la statique vertébrale

La rectitude ou la scoliose cervicale basse sont des facteurs qui favorisent la cervicalgie.

  • La névralgie cervico-brachiale qui est le fait de la compression du nerf à sa racine peut être le point d’origine d’une cervicalgie.
  • Le torticolis : il est lié à un problème musculaire, survient généralement chez les jeunes. Il fait suite à : un faux mouvement, à l’hyper extension du cou de manière prolongée, position de travail non appropriée, un coup de froid.

Comment la prévenir ?

Pour éviter tout risque de cervicalgie, il y a certaines mesures à adopter. Parmi ces mesures préventives, on retrouve :

  • Le maintien d’une posture adaptée : cela est particulièrement utile dans le cadre de travail.
  • Avoir la bonne posture devant un écran : la posture idéale c’est : des pieds bien à plat au sol ou sur un repose-pied, des coudes en angle droit, les avant-bras proches du corps, les mains dans le prolongement des avant-bras et un dos bien droit soutenu par un dossier.
  • Prendre des pauses régulièrement : cela permettra de réduire les tensions exercées sur la nuque et le cou.
  • Adopter une position de la tête et du cou adapter aux activités domestiques.
  • Éviter stress et anxiété chronique : en exerçant des techniques de relaxation pour éviter tous états de stress.
  • Avoir un matelas et un oreiller adapté.
  • Entraîner la musculature cervicale : avec des exercices simples à faire 2 à 3 fois par semaine.
  • Ne pas dormir à plat ventre : toujours avoir la tête au niveau du corps lorsque vous dormez sur le côté.

Les traitements de la cervicalgie

Généralement, la cervicalgie commune se guérit d’elle-même en quelques jours. En plus, aucun traitement médical spécifique à la cervicalgie n’existe. Donc, pour calmer la douleur on privilégiera, en premier lieu un anti douleur ou un anti-inflammatoire. Mais, les massages et les étirements peuvent également s’avérer efficaces en traitement.

Le traitement dépendra de la cause de la douleur, et se fera en deux phases :

  • La phase chaude : prise d’analgésiques, d’anti-inflammatoire pour calmer la douleur. Ou encore, port d’une minerve pour immobiliser le cou.
  • La phase froide : une fois la cervicalgie aiguë atténué, un travail de rééducation commence afin de muscler la nuque et le cou. Cela afin de limiter les mauvais mouvements et les récidives.

Lorsque les disques vertébraux sont touchés, en cas de hernie sévère ou encore d’ostéophytes invalidants, une intervention chirurgicale est envisagée.

Les médicaments

  • Le paracétamol et l’anti-inflammatoire non stéroïdien :  On les utilise en premier lieu pour atténuer douleur et inflammation.
  • Les antalgiques : si le traitement précédent est insuffisant, des antalgiques sont prescrits afin de soulager les douleurs intenses. C’est par exemple une association de paracétamol et de codéine ou de paracétamol et de tramadol.
  • Les myorelaxants : Ils sont prescrits, lorsque les contractions musculaires sont douloureuses.
  • La Phytothérapie : Si vous êtes sensibles à certains anti-inflammatoire, la phytothérapie peut-être une solution : l’harpagophytum, le marron d’Inde, le cassis, la reine des prés, la vergerette du Canada, le curcuma sont des anti-inflammatoires naturels.

Le collier cervical

Afin d’augmenter la raideur du cou, un collier cervical est utilisé. Si la douleur est trop vive, on aura recours à un collier cervical en mousse. Attention, cette solution est temporaire et ne doit pas être gardée plus de 3 jours. En effet, au-delà il y a risque d’accoutumance, de ramollissement des muscles et d’augmentation de la raideur du cou.

L’ostéopathie

Il existe en ostéopathie différentes techniques afin de soigner et d’apaiser les cervicalgies. La technique dépendra de l’origine de : la douleur, son caractère traumatique ou non, sa chronicité, l’âge et les antécédents médicaux de l’individu. Avec ces éléments, l’ostéopathe va pouvoir choisir la technique la mieux adaptée.

Mais il existe des contre-indications à la pratique ostéopathique pour soigner certains types de cervicalgies. Ainsi, celles qui font suite à un traumatisme ou un choc violent ne peuvent être traitées par l’ostéopathie.

La kinésithérapie

La kinésithérapie grâce aux massages, aux mobilisations et aux exercices actifs peut intervenir dans le processus de guérison de la cervicalgie. On retrouve donc :

  • L’électrothérapie et les ultrasons : associé à d’autres méthodes de kinésithérapie, leur application au niveau du cou a un véritable effet.
  • Les tractions vertébrales : ils peuvent être profitables à court terme, s’il n’existe pas de contre-indication à leur pratique.
  • Le massage du cou : il doit être associé à d’autres techniques de kinésithérapie, afin d’être efficace.
  • Les manipulations vertébrales : efficaces à court terme, elles sont déconseillées après un traumatisme et doivent être précédées d’un examen médical afin de s’assurer que la pratique est réalisable.

L’acupuncture

L’acupuncture permet le relâchement des chaines musculaires cervico-brachiales. Une solution possible est de  travailler la chaîne musculaire associée jusqu’au doigt afin de diminuer le seuil de douleur. Cette approche permet aussi le relâchement des muscles faciaux et leurs interactions avec les épaules et le cou.

Le repos

En cas de situations dites « bénignes » (mal de cou avec des douleurs modérées), un arrêt de travail n’est pas nécessaire. Le médecin prescrira un arrêt de travail en fonction de l’importance des symptômes, la nature du travail, l’âge du patient ainsi que les conditions et la durée du transport.

Le port de charge de manière répété, adoptez une bonne position au bureau, devant l’écran d’ordinateur, sur sa chaise et un bon éclairage, est utile pour accélérer la guérison et éviter toutes récidives.

Dans le cas de la cervicarthose

Il faut considérer que les dégâts osseux sont aussi liés à un déséquilibre en oligoéléments et vitamines : le cartilage pour se  nourrir et être entretenu à besoin de glucosamine, de Chondroïtine, de soufre, mais aussi de silice de sélénium de cuivre et de Vitamine K2.

Si votre corps manque de K2, le calcium ira se fixer dans les articulations. Cette vitamine permet de diriger le calcium selon les besoins du corps. 

La chirurgie

Le traitement chirurgical est conseillé si les traitements médicaux précédents n’ont pas fonctionné, ou lorsqu’il y a un risque de lésion neurologique irréversible. Parmi ces situations à risque, nous avons :

  • Déficit neurologique moteur (paralysie), on parle dans ce cas de radiculalgie paralysante.
  • Syndrome de la queue de cheval (troubles du sphincter).
  • Radiculalgie hyperalgique, c’est-à-dire une incapacité à se lever, à marcher.
  • Myélopathie cervico-arthrosique évoluée ou débutante.
  • Sévérités des signes cliniques.

L’opération de la hernie discale cervicale

Elle consiste à l’ablation de la hernie pour libérer la racine nerveuse afin d’apaiser la douleur dans le bras.

La chirurgie ne répare pas le disque, donc la douleur au cou n’est pas soulager ou seulement de manière partielle par l’opération. L’intervention permet de récupérer en partie ou totalement les carences neurologiques motrice ou sensitive de la racine nerveuse. Deux techniques d’intervention sont possibles :

  • Par voie antérieure en transdiscale : grâce à une incision dans le cou, on réalise une arthrodèse*, c’est-à-dire bloquer l’étage malade et restaurer la hauteur discale. C’est la technique la plus utilisée.
  • Par voie postérieure : elle est peu utilisée en chirurgie.

Dans certains cas le disque malade peut-être remplacé par une prothèse pour conserver la mobilité du cou.

Le canal cervical étroit

Lors de la présence d’un canal cervical étroit, l’intervention consiste à l’élargissement du canal rachidien peut être réalisé selon deux procédés :

  • Arthrodèse cervicale antérieure à l’avant du cou, si la compression se produit sur 1 ou 2 étages.
  • Libération médullaire ou Laminectomie s’effectue dans la nuque par voie postérieure si la compression cervicale est importante.

*Arthrodèse cervicale antérieure : cage inter somatique rempli d’os synthétique ou d’une greffe osseuse prélevé sur le bassin.