Qu’est ce qu’une tendinopathie ?

La tendinite, ou tendinopathie, est une maladie inflammatoire qui affecte les tendons. En effet, elle peut provoquer des douleurs importantes (sensation de brûlure) et rendre les gestes du quotidien difficiles.

On peut en citer trois sortes : 

  • La tendinose (ou tendinite de surcharge) : état de dégénérescence chronique non inflammatoire du tendon
  • La paraténonite (ou ténosynovite) : inflammation de la gaine entourant le tendon.
  • L’enthésiopathie (ou enthésopathie) : inflammation de l’insertion du tendon sur l’os.

Les personnes concernées sont généralement les sportifs, mais aussi celles qui effectuent des gestes répétitifs au quotidien.

La tendinite peut toucher le corps du tendon (le centre), la partie reliée à l’os, ou même la gaine (ténosynovite).

tendinite de l’épaule

Qu’est-ce qu’un tendon ?

Composé principalement de fibres de collagène, le tendon est l’attache qui relie le muscle à l’os, afin de mettre en mouvement une ou plusieurs articulations.

Les tendons sont entourés d’une membrane (l’épiténon) et ils contiennent près de 70% d’eau, qui est primordiale pour leur bon fonctionnement.

Il en existe deux sortes : 

  • Les tendons sans gaine (tel que celui du biceps)
  • Ceux avec une gaine (tel que le tendon de la main). Cette dernière va sécréter un liquide lubrifiant qui va favoriser le glissement des tendons,  et les protéger des frottements avec l’os.

Les tendons se renouvellent régulièrement, sont très élastiques, et résistants à la tension.

Une activité sportive adaptée permet d’améliorer tous ces aspects, mais au contraire, un effort répété et inhabituel, sur un tendon peu ou mal échauffé, entraîne des fragilités.

Quelles sont les différentes tendinites ?

Les tendinites sont principalement situées au niveau du coude, des poignets, des épaules, des hanches, des genoux et des chevilles.

En voici un petit aperçu :

Les tendinites du haut du corps

Coude : 

  • Épicondylite ou “tennis elbow” : concerne environ 40% des joueurs de tennis, et se localise sur le côté extérieur du coude.
  • Épitrochléite ou “tendinite du golfeur” : face interne du coude (gamers, golfeurs …)

Épaule :

  • La Coiffe des Rotateurs ou du muscle supra-épineux : sur le côté de l’épaule, et irradie vers le bras et le cou (nageurs, joueurs de tennis …)
  • Long biceps : plutôt localisée vers l’avant, et provoquée par des mouvements de flexion du coude, contre résistance.

Main et poignet (pouvant aboutir à un syndrome du canal carpien) : 

  • Ténosynovite de « De Quervain », ou Tendinite du texto : pathologie inflammatoire du pouce et du poignet, causée par des gestes répétitifs des doigts, des mains, ou des bras (musiciens, peintres, secrétaires …). La douleur se localise sur le côté du poignet et à la base du pouce, provoquée par des mouvements d’inclinaison. La douleur peut se propager dans le poignet.
  • Extenseurs commun des doigts : douleur au-dessus de la main, provoquée par l’extension des doigts, en particulier l’annulaire et le médius (gymnastes …)
schéma d’une tendinite

Les tendinites du bas du Corps

Genou (environ 20% des footballeurs, et 10% des coureurs et volleyeurs) avec les tendinites : 

  • La patte d’oie : sur la face interne du genou, et concerne généralement les cyclistes mal équipés.
  • Tendon rotulien : douleur sous de la rotule, en avant du tibia (coureurs, volleyeurs …)
  • Quadriceps : au-dessus de la rotule, souvent engendré par la flexion forcée ou répétée du genou.
  • Tendinite du fascia lata : sur le côté du genou.

Hanche : 

  • Atteinte des bourses séreuses, suite à une hypersollicitation articulaire (coureurs, marche rapide, …).
  • Tendinite du Psoas.
  • Tendinite du moyen fessier.

Pied et cheville :

  • Fibulaires : sous la face externe de la malléole. Peut ressembler à une douleur d’entorse (chaussures mal adaptées, troubles de la statique plantaire …)
  • Tibial postérieur : face interne de la cheville lors de la marche ou de la course.
  • Tendinite du Talon d’Achille : partie postérieure du pied, au-dessus du talon et allant vers le mollet (pratique du jogging, rhumatismes inflammatoires chroniques …). Si on ne la soigne pas, cela peut engendrer la rupture du tendon. La palpation va déterminer la zone douloureuse et voir s’il y a un nodule.

Tendinites des adducteurs ou Pubalgie : 

  • Elle est due, à la mise en tension de la symphyse pubienne et à un dysfonctionnement musculaire (footballeurs, sportifs mal préparés …)

Comment détecter une tendinite ?

On peut soupçonner une tendinite grâce à divers signes tels qu’une douleur à la palpation du tendon, à l’étirement et à la contraction contrariée, un léger gonflement, des rougeurs, une perte de mobilité, etc.

Le diagnostic devra être confirmé par une IRM ou une échographie.

Il existe 3 stades, avec des douleurs : 

  • Après l’effort qui s’estompe au repos.
  • Pendant la pratique de sport mais qui restent supportables.
  • Continues, avec une gêne quotidienne.

Si vous ne prenez pas en compte les signes, ou que vous forcez sur un tendon fragilisé, vous risquez la rupture de ce dernier.

Qu’est-ce qui peut entraîner une tendinopathie ?

La douleur apparaît progressivement et on va généralement ne pas y porter attention. Cependant, il est important de consulter, dès les premiers signes, même bénins. Cela pourra vous éviter de nombreuses complications.

Le plus souvent la tendinite est liée à : 

  • La pratique d’un sport (sollicitation excessive, mauvais échauffement, technique incorrecte …).
  • L’exercice d’une profession nécessitant des mouvements répétitifs (musiciens, caissières, travailleurs à la chaîne …).
  • Des microtraumatismes répétés du tendon (coups, chocs …).
  • De mauvaises postures ou un maintien prolongé dans la même position.

Mais il y a également d’autres facteurs qui influent sur cette maladie, tels que :

  • L’âge (dès 20 ans les tendons perdent en eau, puis les fibres en élasticité, et après 35 ans on les fragilise si l’on ne pratique pas de sport).
  •  Le tabac, qui entraîne l’obstruction des vaisseaux amenant le sang aux tendons.
  • Les maladies métaboliques telles que le diabète, un fort taux de cholestérol ou de lipides.
  • Les efforts intenses ou répétés.
  • Les dysfonctions ostéopathiques.
  • Divers médicaments.
  • Certaines maladies infectieuses ou parasitaires telle que la maladie de Lyme.

La tendinite peut nécessiter une intervention chirurgicale s’il y a rupture tendineuse, et qu’il faut réparer le tendon. 

En effet, non traitée, elle peut devenir chronique : mais qu’est-ce que cela signifie ? C’est une dégradation des fibres du tendon, irréversible (douleurs, signes inflammatoires, rougeurs, chaleurs, œdème …), qui peut engendrer de nombreuses complications sur l’articulation concernée.

Comment soigner une tendinite ?

Plusieurs solutions sont possibles, selon l’avancée de votre tendinite : 

  • Du froid pour calmer la douleur et atténuer l’inflammation (appliquer une poche de glace 2 à 3 fois par jour, pendant environ 20 min)
  • Du repos
un ostéopathe traitant une tendinite du talon d’achille

Si la douleur devient plus forte, et persiste sur une semaine ou plus, il faudra envisager d’autres pistes : 

  • Consulter son médecin qui :
    • vous prescrira généralement des antalgiques et/ou anti-inflammatoires.
    • demandera une échographie pour pouvoir poser un diagnostic précis.
    • pourra aussi réaliser une injection corticostéroïdes, ou une injection de PRP (fabriquée à partir du sang du patient, puis injectée en intra-tendineux, afin d’accélérer la réaction de cicatrisation du tendon).
    • posera une orthèse.
    • prescrira peut-être des séances de kinésithérapie ou d’ostéopathie.

Comment éviter une tendinopathie ?

Mieux vaut prévenir que guérir ! Je vais donc vous donner quelques conseils allant dans ce sens.

Il faut bien s’échauffer avant une activité sportive, réaliser des étirements après chaque séance, faire des pauses régulières, s’hydrater et avoir une bonne hygiène alimentaire.