Le shiatsu : son histoire
Shiatsu vient du japonais et veut dire « pression des doigts ». Il s’agit d’une thérapie manuelle particulière, qui se rapproche du massage Tui Na, de l’acupuncture chinoise et prend ses racines dans le massage Anma. À l’origine il sert à traiter les dysfonctionnements de l’organisme par pression sur les méridiens d’acupuncture.
La première référence littéraire au shiatsu nous vient de Tenpeki Tamai dans son livre publié en 1919. Ce dernier ainsi que d’autres figures comme Sadakatsu Daikoku vont inspirer les praticiens, dont Tokujiro Namikoshi. Déjà le shiatsu est une pratique bien vivante, pratiquée dans le cercle familial par tout un chacun et aussi enseignée dans les dojos d’arts martiaux ou par des praticiens aguerris.
Tenpeki Tamai est donc considéré comme le père du shiatsu. S’inspirant du travail de ces prédécesseurs et après avoir remarqué que certaines pressions, appliquées avec les pouces, soulagées les douleurs de polyarthrite rhumatoïde de sa mère, Tokujiro Namikoshi décida, de se concentrer sur l’anatomie et la physiologie de la pratique, en délaissant les méridiens. Cela, afin de rendre le shiatsu plus abordable pour l’occident. Pour cela, il s’inspira, donc, du travail de ces prédécesseurs, afin de créer son propre shiatsu, qu’il officialisera auprès de l’état.
Plus tard, Shizuto Masunaga reprit la technique en y réintroduisant les principes de la médecine chinoise traditionnelle (le zen shiatsu).
Aujourd’hui, les deux pratiques Shiatshu Namikoshi (pressions appliquées avec les doigts et les paumes) et le Zen Shiatsu (qui intègre les principes de la médecine chinoise) cohabitent et sont enseignés dans les différentes écoles. Bien que, les pratiques shiatsu soit bien plus nombreuses.

L’évolution du Shiatsu
Cependant, l’histoire du shiatsu ne se résume pas qu’à Namikoshi Tokujiro et Masunaga Shitzuto. Au fil des siècles, il y a eu beaucoup d’échange entre la Chine et le Japon. Les médecines japonaises et chinoises sont très proches l’une de l’autre. Ainsi, au Japon ont été introduits plusieurs thérapeutiques manuelles telles que le : tui na, anmo, …. Qui sont devenu le koho anma et le doin-ankyo avec des notions toutes japonaises d’ancrage, d’alignement et de « ki« .
Plus tard, les échanges avec l’occident ont amené l’anatomie, qui n’était pas très développée en Asie (comment comprendre la vie en disséquant un mort ?). Ces échanges apportèrent également la chiropractie et l’ostéopathie.
Et tout ceci à contribuer à faire du shiatsu ce qu’il est, c’est-à-dire une thérapie manuelle à plusieurs faces : ostéo-articulaire, tendino-musculaire, énergétique… Ces multiples aspects sont selon le type de shiatsu, plus ou moins mis en exergue.
La définition officielle du shiatsu et sa version moderne sont nées de la volonté du gouvernement japonais désirant classifier la multitude de thérapies manuelles existantes à l’époque. Namikoshi surfera sur cet élan en créant la première école officielle de shiatsu, et en lui apportant plus de popularité grâce à certains patients célèbres (Marylin Monroe, Mohamed Ali…).
Masunaga, ancien élève de Namikoshi, crée ensuite son propre style qui deviendra surtout célèbre en occident. Il y intégrera certaines notions qui lui sont toutes personnelles (kyo-jitsu, une nouvelle carte des méridiens, etc).
Le ministère de la Santé japonais reconnaît officiellement, en 1955, le shiatsu comme une médecine. Puis en 1997, c’est le parlement de l’Union européenne, qui reconnaît la pratique comme une des huit médecines non traditionnelles les plus efficaces.
Qu’est-ce que le massage shiatsu ?
Donc, le shiatsu c’est une méthode de massage traditionnelle japonaise destinée à faciliter la circulation de l’énergie et favoriser la bonne santé physique et mentale du patient.
Pour cela, on utilise la pression des pouces, doigts, paumes de main. Et l’on peut même, utiliser les poings, coudes, genoux et pieds sur des points précis (les tsubos), afin de rétablir la bonne répartition du Qi (énergie vitale) dans tout le corps.
Ces tsubos situés le long des méridiens d’acupuncture dirigent une fonction précise ou une énergie particulière. Selon les problèmes à traiter, le praticien pourra utiliser d’autres techniques comme le pétrissage, l’étirement, la vibration ou la mobilisation des articulations. Ceci, pour supprimer les blocages et aider à l’autoguérison. Dans le shiatsu la santé de l’être humain est considérée dans sa globalité (c’est-à-dire le corps et l’esprit avec son équilibre intérieur et dans son environnement extérieur) dépendante du : psychique, physique et du mental…
Comment se déroule une séance ?
Avant tout, le massage Shiatsu à domicile se pratique soit au sol sur un tapis, soit sur chaise, sur table ou encore debout. Le receveur est habillé, de préférence avec des vêtements légers.
Ensuite, au début de la séance un bilan de santé sera réalisé. Ainsi, le thérapeute posera des questions sur les problèmes et l’état de santé du patient, puis examinera son pouls et sa langue. De façon à déterminer les parties du corps à travailler.
Selon le problème à traiter, l’intensité du massage peut varier et peut être douloureuse dans certains cas. Pour un travail en profondeur, une heure de massage est nécessaire. Ensuite, le massage se finit le plus souvent par un temps de repos. et puisque le patient reste habillé il n’y a nul besoin d’huile de massage.
Les différents types de massage shiatsu
De surcroît, il existe différents types de massage shiatsu, dont la différence réside dans l’utilisation des méridiens, des points d’acupuncture ou de l’anatomie de la personne à masser. Et dont les points commun sont : pressions des mains et des pouces, toucher conscient et empathique (setsushin), l’utilisation du « ki », le transfert de poids ainsi que le centrage et l’alignement dans la posture. Nous retrouvons ainsi :
Le shiatsu Namikoshi
Cette approche est celle de Tokujiro Namikoshi. Il se pratique par des pressions avec les doigts et les paumes, mais n’utilise pas le coude, le genou, le pied ainsi que d’instrument. Ce shiatsu tient sa particularité dans le rythme et la fluidité des gestes, ainsi que dans l’intensité des pressions, allant de légère à forte. Elle vise, la correction des troubles de causes circulatoires, respiratoires, nerveuses ou anomalies du système locomoteur ou endocrinien.
Le shiatsu zen
Fondé par Masunga Shizuto, ce shiatsu intègre différentes théories telles que : le yin et le yang, les 5 principes, les points énergétiques, les méridiens ainsi que la médecine chinoise traditionnelle. Le but étant de favoriser le bien-être corps et esprit par la redistribution du « ki », l’énergie vitale.
Le shiatsu Kurétaké
Son fondateur Mitsugu Sakamoto, accorde une importance toute particulière aux pressions perpendiculaires, au maintien des pressions, à la concentration et à la position des mains. C’est pourquoi, 3 paramètres reste essentiels pour la bonne pratique du shiatsu : la posture, le placement ainsi que l’amplitude de transfert du poids du corps. Cela, afin de préserver physiquement le praticien, sans pénaliser le receveur.
Le Shiatsu Chosei
Cette approche est une combinaison entre l’ajustement postural, la psychothérapie et la pranathérapie.
Le shiatsu Koho
Il fut créé par Ryoho Okuyama, professeur d’arts martiaux. Plutôt adapté aux pratiquants d’arts martiaux, car plus robustes, il est intense, vif et très rythmé. Véritable critère principal du shiatsu Koho, l’examen du pouls (Myakushin) permet de déterminer l’état du patient et de « ressentir » les informations d’une maladie éventuelle. Ensuite, la technique consiste à exercer une pression sur les tsubos situés sur les méridiens (Keiraku), tout en contournant les endroits malades, « endommagés » ou douloureux.
Le shiatsu Nakazono
C’est Masahiro Nakazono, qui développa cette méthode, maître d’Aïkido et de Kototama (chants vibratoires). Le shiatsu Nakazono intègre, le principe des méridiens issus de la médecine japonaise et chinoise. Les particularités de ce shiatsu résident, dans le respect précis et fidèle des trajets des méridiens, et surtout dans l’utilisation des « points antiques ». Mais aussi, dans la gestuelle du shiatsu, où les mouvements et les balancements à partir du bassin sont très présents. Les manœuvres s’effectuent à genoux, le donneur est comme ancré au sol.
Le shiatsu Nonido
Fondé par Ryotan Tokuda, le Nonindo Shiatsu s’appuie sur les 12 méridiens ordinaires de la médecine chinoise. En plus, d’un toucher spécifique tel que la prise dite de l’accordéon (travail en binôme des méridiens et couplage énergétique), il intègre, également des théories et la diététique énergétique, issues de la médecine chinoise, ainsi que des exercices de santé.
Le Yin shiatsu
Maître dans l’art du sabre et docteur en médecine chinoise, Takeuchi Nobuyuki, fonda le Yin shiatsu. La méthode agit à la fois sur les plans physique, psychique et émotionnel. Ainsi, par des pressions progressives et lentes, il permet d’agir sur l’énergie vitale, afin de le rééquilibrer dans le corps, tout en libérant petit à petit les tensions accumulées.
Le shiatsu « Macrobiotique »
Mis au point par Michio Kushi, dans les années 1970, il fut ensuite développé par Shizuko Yamamoto. Le shiatsu macrobiotique soigne et équilibre le corps par l’harmonisation corps et esprit, et se différencie par le fait que le masseur pratique avec l’ensemble de son corps. Utilisé tout son corps, c’est aussi pratiquer avec ses pieds, d’où l’autre nom de ce shiatsu aussi appelé « Shiatsu aux pieds nus ». En plus de cela, s’ajoute un accompagnement du patient sur des techniques de respiration, l’alimentation, des exercices (équilibre, assouplissement, pour la peau), de coordination, méditation, relaxation.
Le Yoseido Shiatsu
Conçue par Yuichi Kawada, cette technique est grandement influencée par les textes anciens (le carré magique, le Yi-King, le livre des mutations). L’essence même de ce shiatsu, selon son fondateur est de faire circuler librement les énergies terrestres et célestes dans notre corps, afin de nourrir notre force de vie.
l’Ohashiatsu
Institué par Wataru Ohashi, ce style de shiatsu intègre des exercices de méditation et des manipulations qui ont pour origine la philosophie orientale. Dans cette pratique, qui allie composants psychologiques, et spirituels, le receveur est aussi important que le donneur. Ainsi, la priorité est donnée à l’expérience holistique du receveur, associant corps, mental, et esprit.
Le Tao Shiatsu
Pour le fondateur de la technique, Ryokyu Endo, le shiatsu exercé par un maître est semblable à de la magie. Le Tao Shiatsu est une thérapie du toucher qui prend ses sources dans la médecine orientale. Le but étant, d’éliminer le « jaki » (énergie stagnante) qui est à l’origine des maladies. Pour cela, le donneur doit être compatissant en travaillant de concert avec son patient. Le thérapeute s’implique, fait un travail sur lui-même afin de se transcender et ainsi entrainer le même processus chez le patient.
Quelles sont les bienfaits du massage shiatsu ?
Dans l’ensemble, le shiatsu est reconnu pour ces 4 principaux effets :
- Réduction du stress et des tensions.
- Stimulation et renforcement du système immunitaire.
- Détente physique, psychique et amélioration du bien-être.
- Équilibrage du flux énergétique.
Cependant, on lui accorde d’autres bienfaits :
- Aide à soulager sans guérir : cancer, maladie d’Alzheimer, sida…
- Permet de soulager : arthrose, arthrite, torticolis, lombalgie, cervicalgie.
- Soulage les troubles gynécologiques et les cycles menstruels douloureux.
- Contribue à apaiser les troubles psychologiques (dépressions, angoisse, anxiété, toxicomanie, troubles sexuels).
- Aide à diminuer les troubles respiratoires (asthme, sinusite et rhume).
- Atténue les troubles digestifs (constipation, vomissement, colite).
- Accompagne les individus atteints de schizophrénie et en soins palliatifs.
- Réduis les effets secondaires de la chimiothérapie et des trithérapies.
Les contres-indications
Enfin, la pratique du shiatsu par un professionnel offre peu de contre-indications. Mais, il reste déconseillé en cas de :
- Lésions ouvertes.
- Infections cutanées contagieuses.
- Hémorragie.
- D’ intervention chirurgicale de moins de 3 mois.
En outre, pour les personnes présentant une fragilité osseuse comme les enfants et les personnes âgées, les massages seront plus doux et adaptés. De même pour les femmes enceintes de plus de 4 mois, des points abortifs ne seront pas travaillés. Néanmoins, demander l’avis du médecin ou de la sage-femme qui suit la grossesse avant de faire un massage.

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